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Publié le temps: 08 ,December ,2018      22:08:56
IMAM MOHAMAD BÂQUIR (paix sur lui).
BREVE BIOGRAPHIE DE L'IMAM (P) L'imam Bâquir (paix sur lui) cinquième imam Chiites naquit à Médine au court de la cinquante septième l'année de l'hégire. Il fut âgé de trente-neuf ans lorsque décéda son père, c'est fut en l'an 94 de l'hégire, son nom est Mohamad et on l'appelait "Abou Ja'far" c’est-à-dire le père de Ja'far ou "Bâquir", "Bâquiroul oulûm" qui furent ses surnoms.
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IMAM MOHAMAD BÂQUIR (paix sur lui).

BREVE BIOGRAPHIE DE L'IMAM (P)

L'imam Bâquir (paix sur lui) cinquième imam Chiites naquit à Médine au court de la cinquante septième l'année de l'hégire. Il fut âgé de trente-neuf ans lorsque décéda son père, c'est fut en l'an 94 de l'hégire, son nom est Mohamad et on l'appelait "Abou Ja'far" c’est-à-dire le père de Ja'far ou "Bâquir", "Bâquiroul oulûm" qui furent ses surnoms.

Imam Bâquir est le fruit de l'union entre la dame "Oummu Abdillah" fille d'imam Hassan Mujtaba (p) et Imam Ali ibn Hussein Zeinoul Âbidîne (paix sur lui). De ce fait, imam Bâquir fut la première personne à être liée à Fatima Zahra (paix sur elle) la fille du prophète (saw) par ses deux parents (le père et la mère).

Son imamat dura dix-huit années, il décéda dans la sainte cité de Médine en l'an 114 de l'hégire et fut enterré dans le fameux cimétière de "Baqui'e".

LES CALIFES DE SON EPOQUES.

1- Walid ibn Abdul Malik (de 82 à 96 H).

2- Souleymane ibn Abdul Malik (de 96 à 99 H).

3- Oumar ibn Abdul Aziz (de 99 à 101 H).

4- Yazid ibn Abdul Malik (de 101 à 105 H).

5- Hichâm ibn Abdul Malik (de 105 à 125).


LE FONDATEUR D'UN GRAND MOUVEMENT INTELLECTUEL.

Le cinquième imam malgré les conditions moins favorable de son époque dut au court de son imamat mettre sur pied un programme d'enseignement et d'explication des réalités et des sciences Islamiques en prélude à la mise sur pied d'une grande université Islamique qui fut plus tard construite par son fils Ja'far Sâdik (p).

Le cinquième imam en matière de savoir, spiritualité, vertu et de grandeur fut le plus grand de tous les Bani Hâchim, cette grandeur spirituelle et d'éthique, cette immensité de savoir de l'imam Bâquir furent l'objet de témoignages de la part de ses amis tout comme de ses ennemis. Imam Bâquir laissa tout un héritage intellectuel dans le domaine des hadiths, exégèse du Coran, législation Islamique, histoire et plusieurs d'autres sciences dont n'a pu laisser aucun des enfants d'imam Hassan Mujtaba (paix sur lui).[1]

Les dignitaires, les grandes personnalités de Médine ainsi que certains compagnons du prophète (saw) qui en ce moment furent encore en vie profitèrent du savoir de ce noble homme.

Jâbir ibn Yazid Jo'fi et Kîssâne Sajistâni parmi les Tâbi'oun, les juristes consultes comme Ibn Moubârak, Zohri, Aozâî, Abou Hanîfa, Mâlik ibn Anas, Châfi'î et Ziyâd ibn…………..voir livre page 78. Profitèrent tous du savoir de l'imam et rapportèrent aussi de lui des hadiths avec et sans intermédiaires. Plusieurs des livres des grands savants et historiens Sunnites en l'occurrence Tabari, Balâzouri, Salâmi, Khatîb Bagdâdi, Abou Na'îm isfahâni, ou encore des livres comme Mouwatta'ou Mâlik, Sounanou Abou Dâoud, Musnad Abi Hanifa, Musnad Marwazi, Tafsiroun nakâsh, Tafsirou Zamakhchari…qui sont les documents les plus importants dans le monde Sunnite sont remplis des éloquents récits du cinquième imam (p).[2]

Les livres Chiites aussi dans diverses domaines sont comblés des exaltants discours et récits d'imam Bâquir (paix sur lui) passionnants par son style.

IMAM BÂQUIR SELON LES SAVANTS.

Les fruits des sciences de l'imam Bâquir (p) se répandirent dans plusieurs localités ou pays Islamique au point qu'on le (p) nomme "Bâquiroul Oulûm" (Propulseur des sciences religieuses).

Ibn Hajjar Haistami, l'un des grands savants Sunnites écrit:

"Mohamad Bâquir fit sortir de l'ombre les sciences et enseignements islamiques, y apporta des explications éloquentes et claires au point où rien ne put rester incompréhensible, il fut celui qui redonna de la clarté au standard des sciences Islamiques."[3]

Abdullah ibn Athâ'e, l'un des dignes savants de l'époque de l'imam Bâquir (p) dit:

"Je n'ai jamais rencontré un savant dans aucun milieu et aucune communauté comme Mohamad fils d'Ali (paix sur lui), aucune médiocrité sur lui en matière de savoir. J'ai vu Hikam ibn Oteiba qui fut connu par sa profonde connaissance de la jurisprudence auprès de Mohamad Bâquir comme un petit élève au pied d'un grand enseignant, assis à même le sol écoutant les paroles de cette grande personnalité.[4]

Imam Bâquir (p) le plus souvent au court de ses sermons ou ses enseignements prenait les paroles de Dieu à témoin et disait: "Interrogez-moi au sujet de tous ce que je dis! Par rapport au verset du Coran le soutenant afin que je vous en apporte"[5]

LES DISCIPLES D'IMAM BÂQUIR (PAIX SUR LUI).

Imam Bâquir (p) forma plusieurs de ses disciples dans le domaine de la législation, la connaissance des hadiths, l'exégèse du Coran et dans plusieurs autres domaines qui devinrent plus tard des grands savants, en l'occurrence Mohamad ibn Muslim, Zarâra ibn A'yan, Abou Baçir, Boureida ibn Muawiya Ajalî, Jâbir ibn Yazid, Himrân ibn A'yan et Hichâm ibn Sâlim.

Le sixième imam, Ja'far As sâdik (p) dit: "Les récits et le centre d'étude de mon père subsistèrent grâce à quatre personnes: Zarâra, Abou Baçir, Mohamad ibn Muslim et Boureida ibn Muawiya Ajalî, ils sont les premiers de parmi nos partisans qui intégrèrent le centre d'enseignement de mon père, par conséquent cette école du messager de Dieu (saw) n'aurait connu une telle effervescence s'ils n'y étaient pas.

Les disciples d'imam Bâquir (p) étaient les meilleurs parmi les juristes consules et les rapporteurs de hadith de cette époque, et sortaient toujours tête haute des défis intellectuels vis-à-vis des juristes consules non Chiites.

LES CONDITIONS ET SITUATIONS SOCIOI-POLITIQUE.

Tel que nous l'avons déjà dit plus haut, imam Bâquir (paix sur lui) vécut à l'époque des cinq califes Omeyades dont les noms ont été cités plus haut. Ces califes quand bien même à la tête d'un gouvernement dictatorial, tyrannique et despotique avaient chacun d'eux une particularité dont nous énumérons quelques-uns ici.

Walid fut un partisan du progrès et du développement, il mit sur pied structures d'ordre social comme par exemple les hôpitaux… L'empire Omeyade sous son règne s'étendu de l'Ouest à l'Est et arrivait jusqu'en Andalousie (Sud de l'Espagne) mais il fut un homme sans savoir, un injuste et un sanguinaire.

Souleymane fut lui était un glouton prisonnier du luxe et de ses innombrables passions, il recevait les points de vue particuliers de ses agents et accordait beaucoup d'attention à d'autres en vue de les mettre en pratique. Il mit sous l'impulsion de son fanatisme tribal la tribu de "Mad'ri" sous embargo par contre soutenait leurs rivales de la tribu "Yamanî", il bannît Moussa ibn Noussîr et Thârik ibn Ziyâd, deux courageux héros et conquérants de l'Andalousie tout en les privant de leurs salaires.

Yazid ibn Abdil Malik était un débauché noceur qui n'accordait aucune importance aux bases d'éthiques de la religion raison pour laquelle son époque est considérée comme l'une des plus obscurantistes du gouvernement Omeyade. Aucune conquête, aucune victoire et aucun événement fructueux n'ont été constatés dans la société Islamique durant son règne. Ses actes haineux et tyrannique contre les musulmans étaient arrivés leurs summums au point que certains dignitaires Omeyades s'en opposent.

Hichâm quant à lui fut un homme rude, avare, effronté, injuste et sans compassion aucune. A son époque plusieurs structures gouvernementales connurent un moment d'essor et de prospérité mais guidé par sa nature insensible, il rendit la vie du peuple très difficile et défavorable, la société fut dépourvue de sa commisération mutuelle au point que plus personne ne puisse compatir au malheur de son frère ou même l'apporter un quelconque aide social. Il plus que tous les autres califes Omeyades est celui qui rendit difficile la vie du cinquième imam (p).

Oumar ibn Abdil Aziz parmi tous ces califes Omeyades en faisait exception. Il fut un homme exceptionnel, juste et bienfaisant envers les membres de la famille du prophète (saw). Il marqua un pas de géant que ce soit dans le versement des droits des Hâchimites non payés depuis des décennies ou dans ses efforts de prôner la justice sociale, entre autre, l'interdiction publique des innovations indignes et les insultes contre la personne du commandeur des croyants Ali ibn Abi Tâlib depuis l'époque de Muawiya, il restitua "Fadak"[6] aux enfants de Fatima Zahra (p) et régularisa et ramena les salaires des musulmans non Arabe au même niveau que ceux des Arabes, ceux-là qui parce qu'ils n'étaient pas les Arabes prenaient un salaire en dessous de ceux-ci. Tel que nous évoquerons sur les lignes qui suivent, Oumar ibn Abdil Aziz fut le premier calife qui d'une manière officielle abrogea la loi interdisant la rédaction des hadiths, il encouragea les rédacteurs et les rapporteurs d'hadiths dans ce domaine-là. C'est fort de tous ces services rendus que l'imam Bâquir (paix sur lui) à son propos s'exclama: "Oumar ibn Abdil Aziz est le noble de la lignée des Omeyades"[7]

L'INTERDICTION DE LA REDACTION DES HADITHS.

Parmi les incidents funestes que connut la société Islamique suite à la grande déviation dont elle fut victime est l'interdiction de la rédaction et de la diffusion des récits (hadiths) du messager de Dieu (saw).

Compte tenu que le hadith est la parole du messager de Dieu (saw) et occupe la deuxième place après celle de Dieu (Coran), il constitue la source Islamique la plus fiable après le Livre de Dieu et ces deux par conséquent ne peuvent être séparés. Le premier calife et le deuxième c’est-à-dire Abou bakr et Oumar sans aucune raison juridique valable interdirent et s'opposèrent farouchement à la rédaction, le rapportage et la propagation des récits prophétiques (hadiths).

Abou bakr dit: "Ne rapportez rien du messager de Dieu (saw)! Et si quelqu'un vous interroge par rapport à une question, alors recommandez-le le Livre de Dieu, qu'il s'éloigne de ses interdits et accomplisse ses licites"[8]

Oumar ibn Khattab afin d'interdire la rédaction des hadiths prophétiques envoya une lettre à tous les gouverneurs de toutes les localités Islamique, il écrivit: "Quiconque a écrit un récit du prophète (saw) doit le réduire en néant"[9]

Oumar ne se limita point à la diffusion de sa lettre dans toutes les localités Islamique, mais il interdit et menaça aussi ceux qui mémorisaient les récits du prophète (saw) de parmi les compagnons par rapport au rapportage et la rédaction des hadiths.[10]

Les cas de violence sur les compagnons du messager de Dieu (saw) démontrent que les menaces d'Oumar ibn Khattab ne furent exclusivement orales, mais aussi pratiques, il punissait sévèrement ceux d'entre les compagnons qui s'obstinaient le contrarier. Un jour Ibn Mas'oud, Abou Dardâ'e et Abou Dzarr tous faisant partie des grands compagnons du prophète (saw) furent soumis à un interrogatoire devant le deuxième calife qui dit:

"Quels sont ces récits que vous rapportés du messager de Dieu (saw)?"

Après cela il les fit emprisonner et ils y demeurèrent jusqu'à la mort de celui-ci (Oumar ibn Khattab).[11]


UN DEGAT INCOMPENSSABLE.

Cet incident désastreux fit en sorte que les récits prophétiques demeurent dans les cœurs des musulmans qui s'abstinrent de les rédiger, de les rapporter et de les propager de peur d'être torturés. Chou'ba rapporte: "Je fus en compagnie du fils d'Oumar, malheureusement je n'ai écouté aucun récit prophétique de lui"[12]

Sâib ibn Yazid dit: "Je fus en compagnie de Sa'd ibn Mâlik durant notre voyage de Médine à la Mecque, celui ne rapporta pas un seul des hadiths du prophète (saw)."[13]

Sous un ange de vision, cet incident permit aux mercenaires et imposteurs embauchés par le régime Omeyades de fabriquer des récits mensongers à leurs profits qu'ils attribuaient au messager de Dieu (saw). Avec l'interdiction du rapportage et de la rédaction des hadiths, n'importe quelle personne pouvait prétendre avoir eu telle ou telle qualité ou mérite sans être confronté à une opposition puisqu'il n'y avait ni livre dans lequel étaient consignés les hadiths ni papyrus ni rien du tout, c'est dans de telle situations qu'Abou Houréira afin de s'enrichir d'une manière indigne (dans la fabrication des faux hadiths) se faisait passer pour un vrai rapporteur de hadiths.

Cette situation se prolongea ainsi jusqu'à la fin du premier siècle de l'hégire c’est-à-dire jusqu'au début du règne d'Oumar ibn Abdil Aziz en tant que calife (99 à 101). Oumar ibn Abdil Aziz d'un un geste héroïque et de bravoure abolit cette innovation funeste dans la société Islamique et encourage le peuple à la rédaction et la propagation des hadiths du messager de Dieu (saw), dans la lettre qu'il adressa à toutes les contrées Islamiques encourageant les savants et les rapporteurs dans cette œuvre écrivit:

"Rassemblez les hadiths du messager de Dieu (saw) rédigez-les! Car je crains de perdre tous les savants et les spécialistes des hadiths et de voir s'éteindre la lampe de la science"[14]

Malheureusement, le règne d'Oumar ibn Abdil Aziz ne dura pas longtemps, raison pour laquelle ce programme ne put connaitre une vraie prospérité. Car après lui vinrent respectivement au pouvoir Yazid ibn Abdil Malik et Hichâm ibn Abdil Malik dont l'intérêt communautaire pour eux n'avait aucun sens.

Il est à retenir que l'autorisation durant le règne d'Oumar ibn Abdil Malik concernant la rédaction et la propagation des hadiths fut bien sûr un bien pour la société Islamique, mais d'une part les hadiths forgés de toute pièce à l'époque de l'interdiction furent introduits dans les recueils d'hadiths et d'autre part, les rapporteurs officiellement reconnus et partisans du gouvernement Omeyades s'abstenaient de rapporter des hadiths valorisant les membres de la famille du prophète (saw) ou leurs partisans.

LES JUSTIFICATIONS INVALIDES.

Les voix se sont soulevées concernant cette interdiction que fit l'objet la rédaction des récits prophétiques, la question est de savoir la raison ou les raisons qui motivèrent Oumar ibn Khattab le deuxième khalife à envoyer des lettres à toutes les localités de la société Islamique interdisant le rapportage, la rédaction et la propagation des hadiths du messager de Dieu (saw). Comme nous le savons tous, les hadiths ou paroles du messager de Dieu (saw) tout comme le Coran qui est la parole de Dieu constitue une source de législation Islamique dont les musulmans sont tenus obligatoirement de mettre en pratique les recommandations. Le Coran à ce propos dit:

"Le prophète ne parle pas sous le coup de la passion mais selon la révélation"[15]

Abdullah ibn Oumar rapporte du messager de Dieu (saw) qui en pointant ses deux lèvres dit:

"Ô fils d'Oumar! Je jure par Dieu qui détient entre ses mains mon âme! Ne sort entre ces deux que la vérité, écris de tous ce que nous disons"[16]

Certaines personnes en réponse à la question qui fait l'objet de notre présente étude ne trouvent aucune excuse pour le deuxième calife, par contre un autre groupe quant à lui avance des raisons ne reposant sur aucune réalité logique selon lesquelles Abou bakr aurait dit:

"La raison de l'interdiction de la rédaction des hadiths du messager de Dieu (saw) est d'éviter qu'ils se mélangent aux versets du Livre de Dieu"(!)[17]

Cette justification est invalide au point de ne pas valoir une réponse puisque tous le Coran fut classé, toutes les sourates furent connues, les scribes avaient minutieusement pris note, les grands lecteurs avaient aussi pris la peine de mémoriser tous le Coran et aucun mot étranger ne pouvait s'y introduire ou sauter sans qu'ils ne s'en rendent compte. Aussi dans le domaine de l'éloquence, du style et du registre grammaticale, de la structure de l'ajustement des phrases et des mots, aucune parole n'a pu ressembler le Glorieux Coran.

Avec de telles particularités, est-il possible que la rédaction des hadiths puisse constituer un facteur de confusion vis-à-vis du Coran!?

MOTIVATIONS POLITIQUES.

La lettre interdisant la rédaction des hadiths selon les témoignages historiques fut le fruit d'une motivation politique. Il était question de faire disparaitre les paroles du messager de Dieu (saw) légitimant l'autorité du commandeur des croyants, Ali ibn Abi Tâlib (paix sur lui) sur les croyants après lui. Car du vivant du messager de Dieu (saw), le prince des croyants, Ali (p) avait compilé les enseignements qu'il reçut du messager de Dieu (saw) ainsi que ses hadiths dans divers domaines dans plusieurs livres, alors il était question de faire en sorte que cela ne puisse sortir au grand jour.

LES CHIITES FURENT LES PRINCIPAUX COMPILATEURS DES HADITHS.

Heureusement, les Chiites furent à l'époque où vivait le messager de Dieu (saw) les principaux rédacteurs et compilateurs des hadiths, ils fournirent d'énormes efforts dans ce domaine et devinrent sous l'ombre de l'obéissance au commandeur des croyants, Ali (p) des véritables pionniers dans le rapportage, la compilation et la compilation des hadiths. Ces brillants efforts donnèrent naissance à des recueils d'hadiths de très grandes valeurs.

Imam Ali ibn Abi Tâlib (paix sur lui) fut le premier à rassembler les récits ou hadiths du messager de Dieu (saw), Celui-ci (saw) lui dictait et il (p) écrivait et les rangea dans un grand livre. Ce livre d'une inestimable valeur après imam Ali (p) fut à la disposition des imams infaillibles (paix sur eux). Un jour Hikam ibn Outéiba vint voir imam Bâquir (p) et ils divergèrent au sujet d'une question juridique, l'imam sortit ce livre et montra à Outéiba le hadith soutenant son point de vue et dit: "Ceci est l'écriture d'Ali (paix sur lui) selon ce que lui dictait le messager de Dieu (saw)"[18]

Après cela, le commandeur des croyants, Ali (p) compila un autre livre connu sur le nom "Sahîfa", dans lequel il rassembla les lois juridico-morales, les problèmes et les solutions.[19] On rapporte de lui (Ali) qui dit:

"Il n'y a point de livre que nous lisons en dehors du Livre de Dieu et ces feuilles (Sahîfa)"

Les propos d'imam Ali (p) démopntrent qu'à l'époque du messager de Dieu (saw), aucun livre ne fut rédigé en dehors du Coran, et lui fut le premier qui compila les hadiths du prophète (saw) et les règles juridiques Islamiques. Souyouti, l'un des grands savants dans le monde Sunnites classe Ali et son fils Hassan (paix sur eux) parmi les partisans de la rédaction des hadiths.[20]

Si la société pendant plus d'un siècle ou un peu plus sous le coup de l'interdiction de la rédaction des hadiths n'ont pas pu rassembler les récits Islamique, le monde Chiite quant à lui dans ce domaine-là connut plutôt un essor formidable puisqu'à lépoque même du messager de Dieu, Ali (p) ne fut pas le seul qui enregistrait les récits du prophète (saw), Abou Râfi'e, l'un des compagnons du prophète (saw) et ami du commandeur des croyants, Ali (p) fut en possession d'un grand recueil connu sur le nom de "As sunna wel ahkâmu wel kadâyâ" dans lequel il avait compilé les récits du messager de Dieu (saw) dans divers domaines, la prières, la zakat, le jeune, le pèlerinage. Ce livre fut le premier compilé de la part des compagnons du messager de Dieu (saw) dans le domaine de la jurisprudence Islamique.

Après Abou Râfi'e, d'autres rédacteurs Chiites à cette époque même au court de laquelle la rédaction ou la propagation fut interdites se lancèrent dans l'enregistrement et la rédaction des hadiths, ils prirent aussi la peine d'enregistrer les sermons et dires des imams de leurs époques respectives afin de les préserver de toutes altérations. Ce programme continua ainsi de l'époque d'imam Ali (p) à l'époque du cinquième imam (p) où il connut un succès remarquable. Suite à l'abolition par le calife Omeyades Oumar ibn Abdil Aziz de la loi interdisant la rédaction et la propagation des hadiths, chacun des élèves de l'imam Bâquir (p) présentait plus de mille hadiths rassemblés.

Mohamad ibn Muslim, l'une des grandes personnalités Chiites et rapporteur d'hadiths est un exemple des dignes élèves du cinquième imam (p) spécialisé dans le domaine des hadiths et de la jurisprudence.

Il fut de Koufa et résida pendant au moins quatre années dans la cité sainte de Médine où il fut au service de l'imam Bâquir (paix sur lui) puis au service d'imam Ja'far Sâdik (p), il dit: "Tous ce qui me venait à l'esprit comme question, je le posais à imam Bâquir (p) et il me fournissait une réponse au point où je pu apprendre de lui trente mille hadiths et seize mille de l'imam Sâdik (p)."[21]

Les élèves d'imam Bâquir (p) lors des divergences d'opinion se référaient à Mohamad ibn Muslim qui leur donnait une réponse selon ce qu'il aurait reçu de l'imam Bâquir et Sâdik (paix sur eux).[22]

Mohamad ibn Muslim rédigea un livre qu'il intitula "Arba'u mia mas'ala" (Quatre cents sujets ou questions), ce livre renfermait quatre cent question et réponses de la part du cinquième et sixième imam (paix sur eux).[23]

Une autre personnalité parmi celles qui reçurent la prestigieuse éducation d'imam Bâquir (p) fut Jâbir ibn Yazid Jo'fi. Il fut aussi Koufite (de Koufa en Irak), afin de bénéficier de la grande science du cinquième imam (p) effectua un voyage de l'Irak pour la sainte cité de Médine. Jâbir ibn Yazid Jo'fi enregistra plus de soixante-dix milles hadiths de l'imam Bâquir (p)[24]. Il put après avoir bénéficié du vaste savoir du cinquième imam (p) laisser derrière lui des livres et plusieurs documents témoignant de la grande attention qu'accordèrent les Chiites à l'enregistrement, la rédaction et la propagation des hadiths et des sciences Islamiques. Jâbir ibn Muslim laissa plus de huit livres rassemblant divers sujets dans divers domaines Islamique.[25]

Zarâa ibn A'yan un autre élève parmi les multiples disciples d'imam Bâquir (p) rapporta plus mille deux cents trente-six hadiths reçus de l'imam (p).

IMAM BÂQUIR (PAIX SUR LUI) A CHÂM (SYRIE).

L'un des moments les plus prestigieux et les plus exaltants de la vie du cinquième imam (p) fut son voyage à Châm en Syrie.

Hichâm ibn Abdil Malik l'un des califes Omeyade de l'époque de l'imam (p) ressentait une réelle l'aversion contre la popularité et la prodigieuse position de l'imam (p), il savait aussi que les disciples de Mohamad Bâquir (p) le considéraient comme imam raison pour laquelle il employait ses efforts afin d'influencer leurs croissances spirituelles.

Un jour, imam Bâquir en compagnie de son fils Ja'far Sâdik se rendit à la Mecque en vue d'accomplir les rites du Hajj, imam Sâdik prononça devant un nombre considérable de musulmans un sermon qui mettait en exergue les qualités et les vertus des membres de la famille du prophète (saw) les Ahlul-beyt. La nouvelle parvint rapidement aux oreilles de Hichâm qui lui aussi en vue d'accomplir le Hajj était à la Mecque. Hichâm qui considérait toujours la présence de l'imam comme une menace contre son gouvernement s'indigna beaucoup mais ne fit rien ni à l'imam Bâquir (p) ni à son fils Ja'far Sâdik (p) peut-être parce qu'ils étaient en pleine rite du Hajj. Après être revenu dans la capitale de son gouvernement à Damas (Syrie), il donna l'ordre au gouverneur de Médine de faire venir à Châm imam Bâquir et son fils Ja'far Sâdik (paix sur eux).

L'imam fut obligé de s'y rendre toujours en compagnie de son honorable fils Ja'far Sâdik (p), ils quittèrent la cité bénite de Médine pour Châm où après leur arrivée, Hichâm pour se faire valoir fit attendre l'imam (p) pendant trois jours avant de lui donner la permission de se présenter à lui. Peut-être réfléchissait-il pendant ces trois jours de la manière dont il fera face à l'imam et aussi quelle scène fera-t-il afin de détruire la réputation et la popularité de l'imam vis-à-vis du peuple.

COMPETION DE TIR A L'ARC.

Très certainement, s'il existait dans le gouvernement de Hichâm un programme de formation et d'éducation des savants et des prédicateurs Islamique, il aurait fait appel aux meilleurs d'entre eux afin qu'ils rivalisent l'imam dans une grande compétition intellectuelle. Mais de ce fait que c'est fut un gouvernement tyrannique et despotique Omeyade à sa tête à cette époque Hichâm, comment pouvait-il avoir de tels savants et hommes de science? Hichâm avait la pleine certitude que s'il organise une compétition intellectuelle, personne de ses partisans ne serait capable de rivaliser imam Bâquir (p) raison pour laquelle il orienta son choix plutôt sur autre chose, le tir à l'arc qui selon sa vision lui conféra la victoire.

Oui!!! A la grande surprise de tout le monde, Hichâm organisa une compétition de tir à l'arc et invita l'imam à y participer, car pour lui la défaite de l'imam était imminente. L'imam après s'être introduit dans l'assemblée où allait se dérouler la compétition déclina l'offre de Hichâm sous prétexte de son âge avancé, mais celui-ci insista car pour lui c'était par incapacité que l'imam s'abstenait de participer à compétition. Hichâm sentait sa victoire proche, une occasion solennelle pour lui de ternir la réputation et la popularité de l'imam devant son assemblée. Il demanda à l'un de ses grands tireurs de remettre son arc à l'imam (p), celui-ci prit l'arc, l'arma d'une flèche, visa la cible et lâcha la flèche qui s'abattit sur le centre de la cible, l'imam arma pour une deuxième fois son arc et lâcha la flèche qui traversa la première en la fendant en deux pour atteindre le centre de la cible, le même scenario se répéta neuf fois de suite. Cette surprenante héroïque action de l'imam Bâquir (p) suscita les ovations et l'admiration de l'assemblée présente à l'égard de l'imam (p). Les plans d'Hichâm venaient de tomber à l'eau, il malgré lui s'adressant à l'imam dit: "Bravo à toi Abou Ja'far (le père de Ja'far)!!! Tu es le maitre de tous les tireurs Arabes, comment prétendais-tu être vieux?" emporté par la honte, Hichâm baissa un instant la tête question de réfléchir, après cela, il fit asseoir l'imam ainsi que son fils (paix sur eux) à ses côtés avec un grand respect et honneur. Ensuite, il dit à l'imam (p): "Le peuple Qouraich tirerait de toi la meilleure éducation. Qui t'appris à tirer ainsi et quand est-ce que tu as appris?

Comme tu le sais très bien, les gens de Médine sont habitués à cela, en plus de cela, j'ai consacré un peu du temps de mon adolescence à l'apprentissage du tir mais au bout d'un moment j'y ai renoncé. Aujourd'hui, parce que tu as beaucoup insisté, alors j'étais obligé Répondit l'imam (p).

Hichâm dit: Ja'far (imam Sâdik as) aussi tout comme toi a ce talent dans ce domaine?

Nous les gens de la perfection de la religion et de l'accomplissement du bienfait de Dieu dont fait allusion le Coran, héritons les uns après les autres de leurs talents et la terre ne sera jamais dépourvue de telles personnes («Al hujjatu lah» la preuve de Dieu) répondit imam Bâquir (p).[26]

DEBAT INTELLECTUEL AVEC LE GURU DES CHRETIENS.

Hichâm n'avait pas pu trouver quelque chose qui puisse ternir une fois pour toute la réputation et fut dans l'obligation de laisser l'imam et son fils s'en aller, mais un événement venait de se produire alors que le cinquième imam (p) se trouvait encore dans la ville de Damas. Une prestigieuse occasion pour l'imam (p) de démontrer au peuple de Syrie son immense et intarissable savoir et sagesse. Le départ de l'imam (p) coïncidait avait avec le grand rassemblement annuel des pasteurs et prêtres Chrétiens qui chaque année se rassemblent à un même endroit dans l'attente de leur grand Gourou à qui ils poseront toutes leurs questions. Imam Bâquir (p) arriva à ce coin de la rue vit ce grand rassemblement et sans perdre du temps demanda à connaitre la raison et l'on le mit au parfum de la situation. L'imam se glissa discrètement dans cette grande assemblée, mais la nouvelle ne tarda pas à atteindre Hichâm qui lui aussi sans perdre de temps envoya une personne assister à l'événement afin de lui rapporter la nouvelle.

Quelques temps après apparut un grand et vieux Guru aux longues moustaches toutes blanches qui fit son entrée dans l'assemblée qui lui fit montre d'un grand respect et beaucoup d'honneur. Le vieux Guru balada son regard sur les gens présent dans l'assemblée et arrivé sur l'imam (p), il lui accorda une attention particulière et lui dit:

- Es-tu du nombre des Chrétiens ou des Musulmans?

- Des Musulmans.

- Es-tu du nombre des ignorants ou des gens de la science?

- Je ne suis pas du nombre des ignorants!

- Je pose la question en premier ou c'est toi qui commence?

- Tu peux commencer si tu es prêt.

- En vous basant sur quelle raison vous les musulmans dites que les gens du paradis mangeront et n'iront pas aux selles? Avez-vous une raison valable dans cet univers qui peut soutenir cela?

- En effet! L'exemple clair de cette théorie dans cet univers est celui du fœtus qui dans le ventre de sa mère se nourrit mais ne fait pas la selle!

- Etonnant! Pourtant tu as affirmé ne pas être du nombre des savants?!

- Je n'ai rien dit de pareil! J'ai dit que je ne suis pas du nombre des ignorants!

- J'ai une autre question.

- Allez-y.

- A la base de quelle preuve affirmez-vous que les fruits et les bienfaits du paradis ne diminuent pas quel que soit la grande quantité de leur utilisation, ils retrouvent leurs états initiaux? Pouvez-vous nous prouver cela dans cet univers?

- Justement! L'exemple clair de ce phénomène dans cet univers est celui d'un feu attisé à partir duquel sont allumés d'autres feux. La flamme du premier ne diminuera en rien et gardera toujours son état initial malgré le nombre de feu allumé à partir de ses flammes…

Toutes les questions posées par le Guru Chrétien recevaient des réponses claires de l'imam (p), en définitif, celui perdit le contrôle de soi et s'excita, tout en colère et s'adressant à ses sujets, il dit:

"Peuple! Vous m'avez amené à un savant religieux dont la science et le savoir dépassent les miennes afin de me ridiculiser, ainsi les musulmans sauront que leurs guides sont plus savants que les nôtres?! Je jure par Dieu que je ne vous adresserai plus la parole et si je reste en vie jusqu'à l'année prochaine, je ne présenterai pas dans votre assemblée!" Après ces paroles, le grand Guru se leva et s'en alla.[27]

SOURCE: LES IMAMS INFAILLIBLES DANS L'HISTOIRE.

AUTEUR: MAHDI PISHVAHI.

Traduit du persan en français par:

CHEIKH HOUSSAYN MFOUAPON.



[1] Cheikh Moufid "Al irchâd" page 261.

[2] Ibn Chahrâ chûb "Manakiboul Ahlu Abi Tâlib" édition de Moassassatou intichârâti allâmé tome 4 page 195.

[3] As sawâikoul mouhriquat, édition de Maktabatul quâhirat, page 201.

[4] Sibt ibn Al Jawzi dans "Tazkiratul khawâç" 1383 H, page 337. Ali ibn Issah Al irbilî dans son "Kashful gumma" Tabriz 1381 H, tome 2, page 329. Fadl ibn Hassan Al tabressi "I'lâmul werâ' bi a'lâmil houdâ", Dârul koutubi islâmiya, p 269.

[5] Tabressi, "EIhtijâj" édition de 1350, page 176.

[6] Fadak est un terrain qui fut remis par le messager de Dieu (saw) à sa fille Fatima Zahra (p) de son vivant dont s'en approprièrent Abou bakr et Oumar après la mort du prophète (saw).

[7] Souyouti "Târikhoul khulafâ" ou (Histoires des califes), Tahquik Mouhamad Mouhyihu Dine Abdul Hamid, page 230.

[8] Chamsou Dine Zahbi dans son livre "Tazkiratul hufâz" édition de Beyrouth, Dârul Tourâçil arabi, tome 1, p 3.

[9] Abou Riyya Mahmoud dans son "Adwâu alâ sunnatil Mohamadiya" édition de Matba'atu saoril hadîtha" p 43.

[10] Zahbi, idem page 7, Sounanou Ibn Mâja édition de Beyrouth Dâru ihyâ'ul tourâçil arabî, tome 1 page 12.

[11] Al hâkim Néchâburi dans son "Al mustadrak alâ sahihein" Beyrouth Dârul ma'rifat, tome 1 page 110. Dans Tazkiratoul hufâz , tome 1 page 7 le nom d'Abou Dzarr est remplacé par celui d'Abou Mas'oud ansâri.

[12] Sounan Ibn Mâja tome 1, page 11.

[13] Ibn Mâja, idem page 12.

[14] Oujâjul khatîb Mohamad dans son "As sunna kablal tadwîn" Dârul fikr Beyrouth, 1391 H, page 329.

[15] Sourate Najm verset 3 à 4.

[16] Hâkim Nîchâburi "Al mustadrak alâ sahihain" tome 1, page 104. Souyouti "Tadrîroul râwî" édition de 1409 H tome 2, page 62.

[17] Abou Riyya "Adwâu alâ sunnatil Mohamadiya" page 43.

[18] Najâchî "Fehresté asmâi musnafiyé chîé" en langue persane, page 255. Charh hâl Mohamad ibn Gazâfir. As sadr seyyid Hassan dans " Achî atu we funûnul islâm" Liban 1331 H page 65.

[19] Charafoudine Seyyid Abdul Hassan dans "Moualafu chîati fî sadril islâm" Edition de Tehran maktabatun najâh, page 14-15.

[20] Tadrîboul râwî fî charhi takrîbil nawâwî, Beyrouth Dârul kitâbil arabi édition de 1409 H, tome 2, page 61.

[21] Cheikh Moufid dans son "Al ikhtiçâss" revu et corrigé par: Ali Akbar Al gaffâri, page 201. Cheikh Toûssi "Ikhtiyâru ma'rifatu rijâli" connu sur le nom de "Rijâlou kachchâ" revu et corrigé par: Hassan Al mustafawî, Dâneshgâ Mashad, page 163.

[22] Cheikh Moufid, idem, page 201.

[23] Charafoudine, Seyyid Abdul Hassan "Moualafu chîati fî sadril islâm" page 2.

[24] Cheikh Toussi, idem, page 194. Cheikh Moufid, idem, page 66.

[25] Charafoudine, idem, page 36.

[26] Mohamad ibn Jarir Tabari dans "Dalâ'iloul imâmat" édfition de Najaf Al matba'atul heydariyat 1383 H, p 105.

[27] Tabari dans son "Dalâ'ilul imâmat" page 105-107. Seyyid ibn Tâous dans "Amânul akhtâr" page 62. Allamé Majlissi dans son "Biharul anwar" tome 46, page 307 à 313. Rapporté avec des légères différences avec celui de Tabari.

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